Premier cours de l'année. Je pense, que je devais probablement en être ravi, au delà de toute mes espérances, car je commençais enfin les choses sérieuses. Et ce n'était pas pour me déplaire. Cependant, me lever ainsi, à une heure si matinale pour me rendre à un cours de théâtre, ce n'était pas ce que je préférais dans les études. C'est pourquoi en règle générale, je ne prenais pas la peine de m'acheter un réveil qui partirait à la seconde près contre le mur de ma chambre. Je me contentais de celui de mon colocataire, et me trouvais fort agréablement surpris de constater que j'avais tout mon temps pour me préparer une fois que j'eus décidé qu'il était l'heure de lever le pied et de prendre mon avenir en mains. Je n'aimais pas l'école.
Prenant une douche, rapidement, j'en sortais avec la nette impression que ce serait une bonne journée. Ou tout du moins, essayais-je de m'en convaincre. Je m'habillais d'un pantalon noir, d'une chemise et d'un simple chapeau, qui me quittait rarement depuis qu'il m'eut été offert par ma petite amie. Je sortais, ravi, de la salle d'eau, avant de me diriger vers le réfectoire où je retrouvais ma dulcinée pour échanger un petit déjeuner en amoureux. Nous venions quasiment d'arriver, et je n'avais - pour ma part - pas eu le loisir de tisser une quelconque amitié avec qui que ce soit. Mais je ne m'en faisais guère. D'une nature sociale, j'étais l'un des garçons les plus populaire de notre ancienne école, il n'y avait pas de raison pour que cela ne se renouvelle pas ici. Je bus mon café et mangeais une pomme, tout en me délectant de la présence de ma chère et tendre. Mais bientôt, le temps nous rattrapa, comme dans la majorité de nos moments de félicité.

Je me dirigeais d'un pas peu certain vers mon premier cours, donc. Qui se trouvait être un cours de théâtre. J'avais choisi cette option car je me voyais mal faire de la danse, et qu'il m'était obligatoire d'en choisir trois. Ma principale était la musique, comme de bien entendu. J'avais choisi le chant, plus pour une certaine complaisance que pour un intérêt réel, et le théâtre m'était venu comme une illumination. Je n'avais jamais pris de cours de théâtre, mais il me sied de penser que ce fut une chose naturelle chez l'humain, que de jouer la comédie. Le simple mensonge relevait d'un talent d'acteur évident, et dieu sait combien j'ai pu mentir durant des années, pour cacher une addiction qui me bouffer l'âme et l'esprit.
J'arrivais devant la porte, accompagnait d'une certaine appréhension. Il y avait quelques élèves déjà présent, et j'arrivais à temps. La cloche sonna. La porte fut ouverte, et les élèves s'engouffrèrent à l'intérieur.

Je n'étais jamais rentré dans un théâtre avant.

Je pensais que c'était la première fois d'une grande première. En réalité, j'étais carrément stressé, mais tâchais de ne point le montrer, fier et orgueilleux comme je l'étais. Le professeur qui se trouvait dans la salle me laissa un étrange sentiment de sécurité qui - je le savais - n'allait pas s'éterniser. Il avait quelque chose de réconfortant dans sa façon d'être, et j'en vins à penser que ce fut du stresse qui le rendait sympathique à ma personne. Il me rassurait de croire qu'il appréhendait tout autant que moi ce cours.
Ne sachant pas ce qu'il attendait de nous, je m'assis simplement sur une des chaises qui se trouvait devant la scène, et attendis que quelque chose se passe, ou que les retardataires arrivent enfin...